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Blanchiment d’argent : comprendre un phénomène inquiétant

S’il y a bien un terme qui alimente les conversations en Côte d’Ivoire ces dernières années, et plus encore ces dernières semaines, c’est celui de "blanchiment d’argent". Cette recrudescence d’intérêt est liée à l’actualité sociétale ivoirienne, marquée notamment par le dossier Apoutchou National / Lionel PCS. Mais que signifie réellement le blanchiment d’argent, et en quoi consiste-t-il ?
Blanchiment d’argent : comprendre un phénomène inquiétant
Blanchiment d’argent : comprendre un phénomène inquiétant

Qu’est-ce que le blanchiment d’argent ?

Selon INTERPOL (Organisation internationale de police criminelle), le blanchiment d’argent désigne une pratique visant à dissimuler l’origine illicite de fonds pour les faire apparaître comme provenant de sources légitimes. Il est souvent lié à d’autres crimes graves tels que le trafic de stupéfiants, le vol avec violence ou encore l’extorsion.

Le processus de blanchiment d’argent se déroule généralement en trois étapes clés :

1- Placement : Les fonds illégaux sont introduits dans le système financier, notamment via des dépôts bancaires, des achats immobiliers ou des investissements.
2- Empilement : Ces fonds sont ensuite fragmentés ou déplacés à travers une série de transactions complexes pour en brouiller l’origine.
3- Intégration : Enfin, l’argent est réinjecté dans l’économie légale, souvent sous forme d’investissements ou d’acquisitions légitimes.

Les conséquences économiques et sociales

Le blanchiment d’argent fragilise les systèmes financiers en faussant les données économiques et en déstabilisant les marchés. Il alimente également la criminalité organisée et la corruption, sapant la confiance des citoyens et des investisseurs dans les institutions publiques.

Dans les pays en développement, comme la Côte d’Ivoire, son impact est particulièrement néfaste. Il prive les États de ressources fiscales essentielles au financement des infrastructures, de l’éducation et de la santé. Au-delà des effets économiques, le blanchiment d’argent accentue également les inégalités sociales et les déséquilibres dans la répartition des richesses.

Une lutte mondiale pour un fléau universel

La lutte contre le blanchiment d’argent mobilise des acteurs à l’échelle locale et internationale. Des gouvernements aux organisations comme le GAFI (Groupe d’Action Financière), des mesures législatives renforcées et des outils technologiques sophistiqués sont mis en œuvre pour détecter et prévenir ces activités illicites.

En Côte d’Ivoire, cette mission est confiée au Pôle Pénal Économique et Financier, créé en janvier 2020 et érigé en juridiction autonome spécifique par la loi n°2022-193 du 11 mars 2022. Spécialisée dans les affaires de délinquance économique et financière, cette juridiction est chargée de la poursuite, de l’instruction et du jugement des infractions liées à ce domaine.

Le rôle des citoyens

Chaque citoyen peut jouer un rôle clé dans cette lutte en signalant les comportements suspects et en refusant de participer à des transactions douteuses. La sensibilisation demeure également un levier essentiel pour minimiser l’impact du blanchiment d’argent sur nos sociétés.

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