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Architecture d'enseignement : Pour la valorisation des matériaux locaux

Valorisation des matériaux locaux, une nécessité pour l'avenir/Rebecca Anessi
Valorisation des matériaux locaux, une nécessité pour l'avenir/Rebecca Anessi

L'architecture en Afrique, héritière de l'époque coloniale, porte encore les traces d'une forte dépendance aux matériaux importés, souvent inadaptés aux réalités locales. Des structures emblématiques comme l'Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB) et l'Institut National Polytechnique Félix Houphouet-Boigny (INP-HB) en Côte d'Ivoire illustrent cette influence. Pourtant, une transition vers l'utilisation de matériaux locaux durables s'impose aujourd'hui comme une solution pertinente, tant pour des raisons économiques qu'écologiques.

Les matériaux importés : un héritage coûteux et inadapté

Durant la période coloniale, les bâtiments institutionnels, notamment les universités, étaient construits avec des matériaux importés tels que le béton, l'acier ou encore le verre. Si ces matériaux répondaient aux standards européens, ils se sont révélés inadaptés au climat tropical ivoirien, nécessitant des systèmes coûteux de ventilation et d'entretien. En outre, cette pratique a freiné le développement des filières locales, accentuant la dépendance économique et technologique.

L'opportunité des matériaux locaux et durable

Aujourd'hui, la redécouverte de matériaux locaux tels que la terre crue, le bambou, le bois ou encore la pierre ouvre de nouvelles perspectives. Ces ressources, abondantes et accessibles, offrent des solutions adaptées au climat tout en réduisant l'impact environnemental des constructions. Par exemple, les murs en terre crue assurent une meilleure régulation thermique, diminuant ainsi les besoins en climatisation. De plus, ces matériaux soutiennent les économies locales et valorisent les savoir-faire traditionnels.

Réinventer l'architecture des structures d'enseignement

La transition vers une architecture basée sur des matériaux locaux pourrait transformer des institutions comme l'UFHB et l'INP-HB en modèles de durabilité et d'identité culturelle. Ces bâtiments, réhabilités ou construits avec des ressources locales, deviendraient des symboles de la modernité africaine enracinée dans son territoire et respectueuse de l'environnement.

L'utilisation de matériaux locaux durables ne se limite pas à un enjeu écologique: elle incarne également une démarche de réappropriation culturelle et d'autonomisation économique. En s'engageant dans cette voie, la Côte d'ivoire pourrait non seulement bâtir des infrastructures adéquats à ses réalités, mais aussi inspirer une architecture durable et authentique pour toute l'Afrique

Article de Rebecca Anessi, Culture Lovers 2025

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