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Matrimoine : Ces femmes qui ont lutté pour les indépendances en Côte d'Ivoire

Matrimoine : Ces femmes qui ont lutté pour les indépendances en Côte d'Ivoire
Matrimoine : Ces femmes qui ont lutté pour les indépendances en Côte d'Ivoire

Quand on parle des indépendances en Côte d'Ivoire, on parle tout le temps des hommes qui ont lutté pour cet idéal. Pourtant des femmes ont donné de leurs vies pour l'atteindre. L’histoire de la lutte pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire est aussi marquée par l’engagement de nombreuses femmes courageuses. Parmi elles, plusieurs figures emblématiques se sont illustrées par leur détermination et leurs actions décisives. Découvrez-les.

Denise Gadeau Kacou

Première femme à s’investir activement dans les cercles du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA), Denise Gadeau née Kacou a marqué l’histoire par son engagement politique. Abandonnant sa carrière d’enseignante, elle décide en 1944 de se consacrer à la lutte en devenant secrétaire du Syndicat Agricole Africain, organisation dirigée par Félix Houphouët-Boigny. Plus tard, elle devient secrétaire du PDCI-RDA, installée à l’immeuble Porquet à Treichville.

Marie Séry Koré

Marie Séry Koré, née Zogbo Céza Galo Marie en 1912, demeure une figure emblématique de la lutte pour l’indépendance en Côte d'Ivoire. Engagée dès les premières heures au sein du Rassemblement Démocratique Africain (RDA), elle fut l’une des premières militantes à défendre l’émancipation politique du pays.

Malgré ces obstacles (divorce de son premier mari francais et perte de l'emploi du deuxième), Marie Séry Koré devient une militante de premier plan. Elle préside le Comité Féminin du PDCI à Treichville et initie un allocodrome, précurseur des maquis ivoiriens, où elle emploie des jeunes filles de sa région. Son rôle dans la quête de l’indépendance reste gravé dans l’histoire de la Côte d'Ivoire.

Célestine Ouezzin Coulibaly

Célestine Ouezzin Coulibaly, née Macoucou Traoré, fut la première secrétaire générale du comité féminin du RDA. Grâce à son leadership et à son charisme, elle a mobilisé de nombreuses femmes ivoiriennes autour des idéaux d’indépendance et d’égalité. Son engagement politique ne s’est pas arrêté aux frontières ivoiriennes. Après l’accession à l’indépendance, elle poursuit son combat en Haute-Volta (actuel Burkina Faso), où elle est élue députée.

Jeanne Gervais

Née le 6 juin 1922 à Grand-Bassam, Jeanne Ahou Siefer-N’Dri, plus connue sous le nom de Jeanne Gervais, fut une pionnière en politique. Issue d’un métissage franco-ivoirien, elle poursuit des études brillantes avant de devenir inspectrice de l’Enseignement primaire.

Elle participe à la marche historique des femmes sur Grand-Bassam en 1946 et est élue députée en 1965. Son engagement lui vaut d’être nommée, en 1976, ministre chargée de la Condition féminine, devenant ainsi la première femme membre du gouvernement ivoirien. Militante infatigable du PDCI, elle joue un rôle clé dans l’intégration des femmes en politique et au sein de l’Assemblée nationale.

Marguerite Sacoum

Marguerite Sacoum, épouse Williams, fut l’une des premières à sensibiliser les hommes à l’importance du rôle des femmes dans les mouvements politiques. Elle a convaincu de nombreuses femmes de s’engager et de revendiquer leur place dans la lutte pour l’indépendance. Stratège, elle recommande à certaines militantes d’occuper le quartier France à Grand-Bassam dès le 23 décembre 1949, la veille de la célèbre marche des femmes. Cette initiative visait à faciliter l’accès des manifestantes à la prison où étaient détenus les leaders du PDCI-RDA, contribuant ainsi à la réussite de cette action historique.

Anne-Marie Raggi : Une militante engagée

Anne-Marie Essy Raggi, née Thomas le 8 octobre 1918 à Divo, est une figure incontournable du militantisme féminin en Côte d’Ivoire. Multiculturelle de naissance, elle s’engage activement dans le PDCI-RDA et participe à la marche des femmes sur Grand-Bassam.

Surnommée "Maman Raggi", elle consacre sa vie au soutien des démunis, transformant son domicile en refuge pour les indigents et les enfants en difficulté. Membre du Comité directeur du PDCI et du Conseil économique et social, elle laisse une empreinte indélébile dans l’histoire du pays.

Moussokoro Kamara

Moussokoro Kamara, quant à elle, se distingue par une idée ingénieuse pour contourner les interdictions coloniales. À la veille de la marche du 24 décembre 1949, les autorités coloniales avaient interdit les déplacements vers Bassam pour empêcher la manifestation. Moussokoro Kamara décide alors de se vêtir aux couleurs de la France, une ruse qui lui permet de déjouer la vigilance des forces de l’ordre et de se rendre sur place.

Ces femmes, par leur détermination et leurs actions, ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Malheureusement, on ne parle pas assez d'elles publiquement.

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