La sénatrice Nigerianne Natasha Akpoti-Uduaghan a déposé une plainte contre le président du Sénat pour harcèlement sexuel. En 24 heures, un verdict a été donné. Elle a été condamnée à une suspension de 6 mois du Sénat. Elle a promis faire triompher la justice avant de quitter la salle.
Contexte
Le 5 mars 2025, la senatrice de l’État de Kogi, Natasha Akpoti a porté plainte contre le Président du sénat, Godswill Akpabio. Elle l’accuse de l'accoster régulièrement pour lui demander des faveurs sexuelles afin de lui permettre d'avancer dans son travail.
Elle a donc déposer une petition signée avec son nom en tête contre le Président du Sénat, l’accusé.
La suspension de la sénactrice
La sénatrice de Kogi a été suspendue pour six mois, une décision qui a été justifiée par une précédente polémique qui a éclaté dans les chambres du Sénat au sujet d'un changement dans la disposition des sièges. Selon elle, ce changement a été fait parce qu’elle ne cedait pas aux chantages du President du Sénat. Sa pétition pour harcèlement sexuel a ensuite été rejetée pour des raisons de procédure.
La Commission de l’éthique, des privilèges et du code de conduite, dirigée par la sénatrice Neda Imaseun, a également recommandé que le bureau de la sénatrice Natasha soit fermé à clé en attendant la fin de sa suspension.
La sénatrice Natasha se verra également interdire de représenter la nation à quelque titre officiel que ce soit jusqu’à la fin de sa suspension.
Il a également été recommandé d’interdire à la sénatrice Natasha d’accéder aux locaux de l’Assemblée nationale et de cesser ses traitements et ceux de ses assistants législatifs.
La sénatrice Imasuen a ajouté que le Sénat pourrait réexaminer la suspension de la sénatrice Natasha si elle présente des excuses écrites.
La regression du droit des femmes
Des défenseurs de la sénatrice ont déclaré que cette affaire pointer du doigt les problèmes de longue date liés aux droits des femmes au Nigeria, connu pour être un pays conservateur.
Mabel Adinya Ade, fondatrice d'un groupe de défense des droits des femmes, a déclaré que cette suspension s'inscrivait dans un "effacement systématique des femmes en politique". Elle a également qualifié cette suspension de "démonstration stupéfiante d'impunité patriarcale". Elle a publié un article dans le magazine Law & Society, dans lequel elle écrit: "le message est effrayant : parlez et vous serez punis".
Il faut noter que le Sénat nigérian compte 109 membres, dont 4 seulement sont des femmes.