Une récente déclaration de Célestin Serey Doh, ministre délégué auprès du ministre des Transports et cadre du RHDP, a déclenché une vive controverse en Côte d’Ivoire. Lors d’une cérémonie à Tacourably, il a remis en question les origines ivoiriennes de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, ravivant ainsi le débat sur la nationalité et l’identité en politique. plusieurs leaders politiques ont donné leurs avis.
Des propos qui font débat
Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, Célestin Serey Doh affirme que Tidjane Thiam, dont le patronyme est d’origine sénégalaise, ne pourrait être considéré comme un "frère" des Ivoiriens. Cette déclaration a immédiatement suscité des réactions indignées, tant au sein de la classe politique que de la société civile.
Il disait entre autre : "Il s’appelle Thiam. Quand tu quittes le Sénégal pour venir en Côte d’Ivoire tu vas sauter d’abord un pays . Il ne peut pas mentir que lui et nous on a même frontière . C’est faux . Son papa est Sénégalais , sa maman est Sénégalaise . Tout simplement parce qu’il a été adopté par Félix Houphouet Boigny . Quelqu’un dont la maman est sénégalaise dont le papa est sénégalais parce qu’il a grandi chez Houphouet on dit c’est notre frère. Or Alassane même qui a sa maman qui est d’Odienné . On dit il n’est pas ivoirien. Donnez-moi de quelle région appartient le nom Thiam…"
Des réaction enflammées
Les déclarations du ministre interviennent dans un contexte électoral tendu, à moins d’un an de la présidentielle. Plusieurs personnalités politiques ont dénoncé des propos xénophobes et discriminatoires.
Blaise Lasm, cadre du PPA-CI, a critiqué cette prise de position, rappelant que de nombreux responsables du RHDP portent des noms d’origine étrangère ;
Le Dr Osman Chérif, de la J-PDCI, a quant à lui saisi la justice pour "incitation à la haine identitaire". Il s’appuie sur le code pénal ivoirien qui condamne la diffusion de propos à caractère discriminatoire.
Le lanceur d'alerte Jean Christian Konan, a traité les propos du ministre délégué Doh, d'inintelligents.
Le journaliste et écrivain Serges Bilé affirme que c'est une honte pour lui.
D'un autre côté, d'autres, estiment que le président Alassane Ouattara, avait subi la même haine et que ce discours n'était pas nouveau. Yacouba Doumbia, journaliste proche du pouvoir affirmait que : "La sortie de Serey Doh Célestin, dans une ambiance de palabres sur la place du village, n'engage que lui et doit être appréciée comme un fait anecdotique".
Ce nouvel épisode remet en lumière la fragilité du débat identitaire en Côte d’Ivoire. À l’approche des élections, de telles tensions pourraient avoir des conséquences sur la stabilité politique du pays. Reste à savoir si la justice donnera suite à la plainte déposée ou si cette affaire restera un épisode de plus dans l’histoire politique ivoirienne.