Dans les eaux troubles de la lagune Ebrié, au cœur de la région côtière de la Côte d'Ivoire, se trouve un lieu enveloppé de mystère. Connue sous les noms de "l'île aux serpents" ou "l'île 58", cette île se niche paisiblement à Songon Park. Il n'est pas ouvert au tourisme en raison de son caractère mystérieux.
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Selon des informations provenant d'un document datant de 1963, extrait des recherches du professeur J. Doucet intitulées "Les Serpents de la République de Côte d’Ivoire", réalisées pour l'ORSTOM (Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer), les serpents qui dansent au son des flûtes, existent en Côte d'Ivoire.
"Ce serpent est le Naja Laurenti de Côte d’Ivoire, communément appelé Naja en Inde. Vous savez le serpent qui danse aux ultrasons des flûtes. Oui oui il y a en Côte d’Ivoire", lit-on dans le document.
Pendant les années 1959 à 1963, le professeur Doucet, après avoir capturé un grand nombre de serpents, s'est mis en quête d'un endroit sécurisé pour les relâcher, afin d'éviter tout danger pour la population en pleine croissance.
À cette époque, l'ORSTOM était basé le long de l'actuelle route de Dabou, à Adiopodoumé, désormais siège du CNRA. C'est alors que le professeur Doucet a eu l'idée de transférer ses reptiles sur l'une des îles de l'archipel d'Abidjan, située à proximité du centre de recherche. Ainsi naquit "l'île aux serpents", nichée dans la lagune Ebrié près de Songon, servant pendant une décennie d'herpétarium spécialisé dans l'élevage de diverses espèces de serpents venimeux.
L'intention du professeur
Cependant, l'intention initiale du professeur n'était pas de confiner ces créatures dangereuses sur l'île à des fins lucratives, mais plutôt à des fins de recherche scientifique. En effet, le venin de certaines espèces de serpents, comme le Naja, est précieux et utilisé dans la fabrication de sérums antivenimeux, une ressource cruciale pour le traitement des piqûres venimeuses.
La question est de savoir si ces serpents dangereux se sont reproduits indéfiniment ou s'ils se sont entre-dévorés. Ce qui est certain, c'est que des dizaines d'entre eux ont été transférés sur l'île, incitant à la prudence pour quiconque envisage de s'y aventurer.