Les reins ont une fonction de purificateur dans le corps. Mais lorsqu'ils sont défaillants et qu'ils ne peuvent plus assurer leur travail de filtration sanguine, on parle de l'insuffisance rénale. En France, cette maladie concerne plus de 82 000 personnes et 50% des cas sont la conséquence d’un diabète ou d’une hypertension artérielle. Qu'en est-il de la Côte d'Ivoire ?
Il existe une maladie qui fait des ravages dans le monde. Elle demande beaucoup de soins et de financement. Quand vous entendez "dialyse", "transplantation", ça vous parle ? Il s’agit de l’insuffisance rénale. Voici ce que vous ne savez pas sur cette maladie silencieuse mais destructrice.
Les chiffres en Côte d'Ivoire
En Côte d'Ivoire, selon les dernières statistiques connues, cette maladie est un problème de santé publique avec une prévalence hospitalière variant entre 39 et 52% et un taux de mortalité de 39%. Et ce, dans le seul service de néphrologie du CHU de Yopougon qui a enregistré en 2014 et 2015, 1559 hospitalisations, parmi lesquelles l’on dénombre 87 enfants.
En 2017, ce sont environ 56 000 séances de dialyse qui ont été faites et selon le Service d’aide médicale d’urgence (SAMU), entre 4 000 et 5 000 personnes souffrent d’insuffisance rénale en Côte d’Ivoire. Les postes d’hémodialyse sont passés de 10 en 2011 à 107 en 2017.
Le Centre National de Prévention et de Traitement de l’Insuffisance Rénale (CNPTIR)
Ce centre qui a été créé par décret n°2012-1007 du 17 octobre 2012 pour la prévention, la dialyse et la transplantation rénale, a pour objectifs de rendre accessible tous les soins aux insuffisants rénaux, le développement de la greffe rénale et l’obtention d’une offre de soins efficaces.
Malgré tous les efforts de ce centre, il y a encore des personnes qui sont en attente de dialyse. Selon le Néphrologue Gnionsahé Apollinaire, Directeur général du centre, "il y a à ce jour 800 personnes malades d’insuffisance rénale qui sont en attente contre 700 qui sont sous dialyse dans les huit centres que compte tout le pays".
Le cout de la dialyse
Pour une dialyse normale, il faut en général 3 séances par semaine. À défaut de la prise en charge dans les hôpitaux publics, le prix est passé à 1 750 FCFA dans les centres publics, contre 2 500 F CFA de 1991 à 2010. Il varie entre 60 000 et 150 000 FCFA dans les cliniques privées. Et ces prix sont pour la séance et peuvent durer toute une vie.
L'alimentation d'un dialysé
Il est clair qu'en cas d'insuffisance rénale, l'alimentation change. Le patient ne devra plus consommer certains produits que sont :
- Pain et produits de boulangerie ;
- Fromage, beurre salé et demi-sel ;
- Charcuteries, viandes fumées et poissons fumés ;
- Mollusques et crustacés ;
- Plats cuisinés, conserves ;
- Potages déshydratés, en brique ou en boite.
On peut vivre longtemps avec l'insuffisance rénale si on a une bonne hygiène de vie et si on dialyse normalement. Il existe aussi le choix de la transplantation qui consiste à un donneur sain de donner son rein au malade.