Alors que le développement économique de la Côte d'Ivoire bat son plein, Felix Houphouët Boigny, premier président du pays, a surpris plus d'un avec l'histoire des faux complots. De 1963 à 1966, Félix Houphouët Boigny a fait emprisonné opposants, compagnons de lutte à travers la machine des complots. Que s'est-il passé ? Voici ce qu'il faut savoir sur ce qu'on a appelé "les faux complots d'Houphouët". Ces informations sont tirés du livre de Samba Diarra, "Les faux complots d'Houphouet-Boigny : fracture d'une nation".
En mars 1959, lors d'un congrès du PDCI-RDA, Jean-Baptiste Mockey, un héros de la lutte anti-coloniale, remporta le poste de Secrétaire Général, une victoire interprétée comme un complot contre Houphouët-Boigny. Mockey fut accusé de pratiques mystico-fétichistes, notamment d'avoir enterré un chat noir avec une photo du président, et fut démis de ses fonctions.
Le complot des jeunes
En janvier 1963, Amadou Koné, secrétaire général de la jeunesse RDA-CI, fut accusé de complot avec les membres du bureau exécutif. Ces jeunes cadres, ainsi que des universitaires fraîchement rentrés, furent condamnés à de lourdes peines pour atteinte à la sûreté de l'État. D'autres jeunes comme Jean Konan Banny, Charles Donwahi, Ernest Boka, Amadou Thiam.
Le complot des anciens
Jean-Baptiste Mockey, qui avait présidé la cour de sûreté de l'État pour juger les jeunes cadres, fut lui-même arrêté et condamné à mort en août 1963, avec d'autres anciens militants de la lutte anti-coloniale. Anne-Marie Raggie et Sery Koré ont été aussi arrêtées.
Bernard Dadié qui devait être arrêté s'envolait coïncidemment aux Etats-Unis ce même jour pour apprendre l'anglais. Mais sa famille a été persécutée.
Injustice
Ces complots furent instruits et jugés dans le domaine privé de Houphouët-Boigny à Yamoussoukro, avec des méthodes brutales et arbitraires. Au total, 91 personnes furent condamnées, dont 19 à mort et 9 aux travaux forcés à perpétuité. La prison d'Assabou était le lieu de détention. Ladji Sidibé, ami intime du président a été forcé d'avouer un crime qu'i n'avait pas commis sous peine de voir sa femme violer par un lépreux. Ernest Boka a finit par mourir de ses coups et blessures.
Le pardon de Houphouët Boigny
Quelques temps plus tard, entre 1966 et 1967, Felix Houphouët Boigny libère progressivement les prisonniers et demandent pardon.
"D'habitude c'est à moi qu'on demande pardon, pour une fois c'est moi qui demande pardon. Vous avez été emprisonnés, pendant des années vous avez souffert pour rien car il n'y a jamais eu de complots en Côte d'Ivoire", dit-il dans une déclaration. A leur sortie, ils reçoivent des indemnités financières et des promotions politiques.