Le 17 juillet 2024, Mamadou Touré, ministre de la promotion de la jeunesse, de l'insertion professionnelle et du service civique et porte-parole adjoint du RHDP, a vivement critiqué le PDCI-RDA lors de la session inaugurale de la tribune de communication du RHDP, intitulée "Les Rendez-vous du RHDP". Touré a qualifié le PDCI-RDA de parti tribaliste, évoquant plusieurs exemples pour soutenir son affirmation. Une affirmation à laquelle le premier parti de Côte d'Ivoire n'est pas restée insensible.
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Touré a exprimé son choc en apprenant que le président du PDCI-RDA avait réuni 300 chefs Baoulé avant sa tournée à l'ouest, dans la Nawa, pour leur demander la route. Il a souligné que de telles démarches devraient être républicaines et non tribalistes. Selon lui, cette action reflète un parti ancré dans des pratiques tribales.
"J'ai été choqué de voir qu'avant sa tournée à l'ouest, précisément dans la Nawa, le président du PDCI-RDA ait réuni 300 chefs Baoulé pour leur demander la route. Lorsqu'on fait les tournées politiques, c'est en principe une démarche républicaine. Comment l'opinion aurait réagi si un haut cadre du RHDP originaire du nord ou de l'est, avant de faire des tournées réunissait d'abord les chefs de chez lui pour prendre leur bénédictions avant de tourner? Le PDCI-RDA actuel, est un parti tribaliste", a estimé Mamadou Touré.
Il a également critiqué le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, pour avoir chanté en baoulé lors du lancement de sa campagne. Touré a affirmé que cela montre un fond tribaliste, allant même jusqu'à accuser Thiam d'avoir demandé à certains de ses adversaires de se retirer en raison de leur ethnie non Baoulé.
Les réponses du PDCI-RDA
Le PDCI-RDA a vigoureusement protesté contre ces accusations, les qualifiant de calomnie et de diversion de la part du RHDP, incapable de répondre aux vraies préoccupations des Ivoiriens. Le PDCI-RDA a rappelé que la question de la royauté du peuple baoulé concerne tous les Baoulés et que la bénédiction des chefs de Yamoussoukro relève d'une approche traditionnelle, courante dans diverses ethnies.
Le PDCI-RDA a également rappelé que le président du RHDP avait reçu des bénédictions de chefs du Grand Nord avant de se porter candidat à la présidence de la République. Ils ont dénoncé les attaques contre Thiam, les qualifiant de mensonges et de tentatives de détourner l'attention des vrais problèmes comme l'accès aux soins de santé et la cherté de la vie.
"Tous les Ivoiriens et observateurs de la vie politique nationale savent lequel des partis politiques a une pratique quotidienne de la gestion tribaliste. Le PDCI-RDA rappelle que, depuis sa fondation, hier comme aujourd’hui, il a été et reste un parti ouvert à tous les Ivoiriens et Africains. Le PDCI-RDA du Président Thiam est l’expression achevée de la pluralité ethnique de la Côte d’Ivoire que l’on peut constater à travers la composition de son personnel politique et de ses militants".
Les échanges acerbes entre le RHDP et le PDCI-RDA reflètent une tension politique croissante en Côte d'Ivoire. Le PDCI-RDA, sous la direction de Tidjane Thiam, affirme vouloir faire de la politique autrement, en prônant le respect de l'adversaire et l'unité nationale. Les accusations de tribalisme et les contre-attaques montrent que les débats politiques en Côte d'Ivoire restent vivement polarisés, chaque camp cherchant à défendre sa vision et ses pratiques face à l'opinion publique.