Le président du Front Populaire Ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, est attendu devant la justice ivoirienne cette semaine, pour une audience initialement prévue ce mardi 22 octobre, mais finalement reportée à jeudi. Ce report concerne une demande formulée par Pierre Dagbo Godé, cadre et candidat à la présidence du FPI, qui cherche à faire annuler ou suspendre le congrès électif du parti, programmé pour les 8 et 9 novembre à Yamoussoukro. L’enjeu de ce congrès est d’élire non seulement le président du FPI mais également les responsables des sections jeunesse et féminine ainsi que les membres du comité de contrôle. De plus, ce rassemblement doit désigner le futur candidat du parti pour les présidentielles de 2025.
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En attendant le verdict sur le fond le jeudi 31 octobre 2024, la justice ivoirienne a rendu son verdict : la requête de Dagbo Godé, ancien vice-président du Front Populaire Ivoirien (FPI), visant à suspendre le congrès du parti, a été rejetée.
Un recours judiciaire qui reflète les divisions internes
Avocat et membre influent du FPI, Pierre Dagbo Godé s’oppose à Pascal Affi N’Guessan, qu’il accuse d’avoir pris certaines décisions de manière unilatérale, notamment celle de rompre l’alliance entre le FPI et le RHDP, parti au pouvoir, lors d'une réunion en septembre dernier. Selon Dagbo Godé, plusieurs actions menées par le comité central du FPI seraient en violation des règles internes. C’est pour ces raisons qu’il a fait appel à la justice afin d'invalider certaines décisions prises par le président du parti.
Dans sa première requête, considérée comme une procédure de fond, Dagbo Godé a demandé l’annulation totale du congrès, estimant que le Comité Central, chargé de l’organiser, n’était pas habilité à le faire. Il affirme en effet que cet organe n’a pas l’autorité légale pour convoquer un tel événement.
Par contre, la direction du FPI réfute cette interprétation, citant l’article 32 de ses statuts, qui confère au Comité Central le pouvoir de convoquer un congrès, ce qui affaiblirait les arguments de Dagbo Godé. Ce litige, qui repose sur la validité des dispositions réglementaires du parti, sera examiné de manière approfondie le 31 octobre, jour où le tribunal devrait rendre une décision définitive.
En parallèle, Dagbo Godé a introduit un recours en référé, visant à obtenir une décision d’urgence pour suspendre la tenue du congrès en attendant que le jugement sur le fond soit rendu.
Contestations et suspensions au sein du FPI
Le contexte interne du FPI s’est encore complexifié lorsque Dagbo Godé a été suspendu du parti le 20 octobre, sanction décidée en raison de ses actions jugées individuelles par la direction du FPI. Selon le secrétaire général du parti, Barthélémy Iré Gnépa, cette suspension n’affectera pas les activités du FPI, affirmant que "tous les actes qu’il pose n’engagent que lui".