La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est une initiative ambitieuse et historique visant à transformer le paysage économique de l’Afrique. Lancée en 2018 et entrée en vigueur en janvier 2021, la ZLECAf regroupera à terme les 55 États membres de l’Union africaine, créant ainsi le plus grand marché de libre-échange au monde en termes de pays participants. L’objectif principal est de stimuler le commerce intra-africain, de promouvoir une industrialisation inclusive et de renforcer la position de l’Afrique dans l’économie mondiale. Toutefois, cette vision prometteuse est confrontée à des défis importants qui nécessitent des solutions innovantes et une volonté politique soutenue.
Opportunités de la ZLECAf
Stimuler le commerce intra-africain : La ZLECAf vise à réduire les barrières commerciales, notamment les droits de douane, ce qui devrait encourager les échanges entre pays africains. Actuellement, le commerce intra-africain représente seulement 16 % du commerce total du continent, un chiffre bien en deçà de celui des autres régions du monde comme l’Asie ou l’Europe ;
Accroître la compétitivité industrielle : En favorisant les chaînes de valeur régionales, la ZLECAf peut dynamiser l’industrialisation en Afrique. Les entreprises locales auront un plus grand accès aux matières premières, tout en bénéficiant de marchés élargis pour écouler leurs produits.
Créer des emplois et réduire la pauvreté : Le développement du commerce et de l’industrie devrait générer de nombreux emplois, notamment pour les jeunes et les femmes, qui constituent une grande partie de la population active du continent. Cela pourrait contribuer à réduire les inégalités économiques et sociales.
Renforcer la résilience économique : La diversification des économies africaines grâce à la ZLECAf permettra de réduire leur dépendance excessive aux exportations de matières premières, rendant ainsi le continent moins vulnérable aux chocs économiques mondiaux.

Défis de la ZLECAf
Infrastructure insuffisante : Le manque d’infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunications reste un obstacle majeur au commerce intra-africain. Sans des investissements massifs, le coût des échanges risque de rester prohibitif ;
Barrières non tarifaires : Bien que les droits de douane soient réduits, des obstacles tels que la bureaucratie, les normes divergentes, et les politiques protectionnistes nationales peuvent freiner les échanges ;
Inégalités économiques entre pays : Les économies africaines sont hétérogènes, avec des niveaux de développement très différents. Les pays les moins avancés risquent d’être marginalisés si des mécanismes de soutien ne sont pas mis en place ;
Harmonisation des politiques : Mettre en œuvre un cadre réglementaire commun dans un continent aussi diversifié est un défi considérable. Cela nécessite une coopération étroite entre les États membres, mais aussi des institutions efficaces pour superviser et appliquer les règles ;
Sécurité et stabilité politique : Les conflits armés, l’instabilité politique et les crises économiques peuvent nuire aux ambitions de la ZLECAf. Une paix durable est essentielle pour garantir un environnement propice au commerce et aux investissements.
Une vision d’avenir
Pour que la ZLECAf atteigne son plein potentiel, les gouvernements africains, les institutions régionales et les acteurs du secteur privé doivent collaborer étroitement. Investir dans les infrastructures, renforcer les compétences techniques, harmoniser les politiques commerciales et promouvoir l’innovation sont des étapes cruciales.
La réussite de la ZLECAf pourrait transformer l’Afrique en un acteur économique majeur, tout en améliorant la qualité de vie de ses habitants. C’est une opportunité historique pour le continent de tracer sa propre voie vers un avenir prospère et inclusif.