Le procès de Damana Pickass, vice-président du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), a connu un rebondissement majeur le 4 février 2025. Accusé, aux côtés de 4 autres personnes, d’avoir participé à l’attaque du 2ᵉ Bataillon projetable d’Abobo en avril 2021, il risque une peine de 20 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 10 millions de francs CFA et d’une privation de ses droits civiques pendant 10 ans. C'est la peine requis par le parquet.
Un procès aux enjeux importants
L’attaque du 20 au 21 avril 2021, menée par des individus armés, avait ébranlé le pays. 3 assaillants avaient été tués et l’événement avait suscité des interrogations sur la stabilité politique et sécuritaire de la Côte d’Ivoire.
Pour le parquet, les accusés auraient tenté de renverser le régime en place, et sont poursuivis pour des charges graves, dont atteinte à la sûreté de l’État, détention illégale d’armes de guerre et association de malfaiteurs.
Des réactions politiques partagées
Ce procès intervient à 9 mois des élections présidentielles de 2025, ce qui suscite des tensions au sein de l’opposition. Certains cadres du PPA-CI dénoncent une manœuvre politique visant à affaiblir le parti. Me Sylvain Tapi, avocat de la défense, estime que ses clients sont jugés pour leur appartenance politique et non pour des faits avérés.
Ancien membre du Front Populaire Ivoirien (FPI), Damana Pickass s’est fait connaître en 2010 lorsqu’il avait interrompu l’annonce des résultats de l’élection présidentielle en arrachant les procès-verbaux des mains du porte-parole de la Commission Électorale Indépendante (CEI), un geste qui avait marqué l’histoire politique ivoirienne.
Alors que le verdict approche, le sort de Damana Pickass et de ses co-accusés reste incertain. Leur condamnation pourrait avoir un impact considérable sur l’opposition et sur le climat politique à l’approche des élections.